Paroles (Album Soulage - 2016)
01
JE PARS JE ROULE JE T’AIME
Parce que les hommes sont nomades
Vagabonds par nature
Parce que toutes les Shéhérazade
Chérissent un désir d’aventure
Parce que je suis tes amants
Parce que tu es mon harem
Parce que l’union ne fait pas le bonheur
Que l’amour est un jeu
Parce que trop souvent près du cœur
À la longue c‘est loin des yeux
Parce qu’une seule clé vous enferme
Parce que les paysages, la bohème
JE PARS JE ROULE JE T'AIME
Parce qu’attendre…serre les liens
Parce qu’avec le temps, tout revient
Parce qu’être constamment à deux
Serait mourir à petit feu
Parce qu’on a trop vécu ça
Prisonniers d’un autre que nous
D’une moitié qui ne l’était pas
Dans la nacelle d’une grande roue
Parce que la routine ça vous freine
Parce que les paysages, la bohème
JE PARS JE ROULE JE T'AIME
Parce que j’ai marché dans tes pas
Que tu as su trouver les miens
Parce qu’un beau jour tu étais là
Je n’ai plus aimé d’autres seins
Parce que l’amour est phénomène
Où même la confiance règne
Parce que cette vie est un poème
Où tu aimes que je te revienne
JE PARS JE ROULE JE T'AIME
02
SOULAGE
Sortir des feux de la ville
Du charme forcé de Belleville
S’échapper des foules, du métro
Loin des sirènes, fortissimo
Fuir le reflet des vitrines
Les néons perçant la rétine
Loin des rayons et des enseignes
Loin de la ruée, sortir de l’arène
LÀ-BAS LE CIEL EST DEGAGÉ
PLUS RIEN NE PEUT NOUS ARRIVER
LÀ-BAS LE CIEL EST LARGE
ET LA NUIT NOIRE SOULAGE
Sortis du périph et des portes
Dans ce monospace qui nous transporte
Par les sentiers, trouver les plaines
Au loin la rumeur, au loin la Seine
DÉJÀ LE CIEL EST DEGAGÉ
PLUS RIEN NE PEUT NOUS ARRIVER
DÉJÀ LE CIEL EST LARGE
ET LA NUIT NOIRE SOULAGE
Tuptuluptup, tuluptup, tuluptup…
DÉJÀ LE CIEL EST LARGE
ET LA NUIT NOIRE
Stopper enfin la machine
Ici la terre, les racines
Passer la dune en plein hiver
Sentir le vent et voir la mer
Tuptuluptup, tuluptup, tuluptup…
03
LE CHIEN DE LA FILLE
(Lebert/Galiana)
Moi ma place
C’est le siège passager
Les mecs qui passent
Avec leur air dérangé
Auraient plutôt tendance
A monter par derrière
Rapport à la puissance
De mon maxillaire
Je suis là d’ailleurs
Exprès pour faire peur
A ceux qui s’éternisent
Qui voudraient dire je
t’aime
Ou ce genre de bêtises
Moi c’est pas un problème
Je mords direct au coeur
JE SUIS LE CHIEN DE LA
FILLE
ET LA FILLE JE L’AIME
BIEN
JE SUIS PAS AMICAL
QUAND JE TROUVE QU’ON
L’AIME MAL
LE CHIEN DE LA
FILLE
ET J’AIME PAS QU’ON
L’AIME TROP
C’EST ÇA MON BOULOT
JE SUIS LE CHIEN DE LA
FILLE
BOULEVARD DES MARECHAUX
Au début
J’avais pas tout compris
J’avoue j’ai d’abord cru
Que c’étaient ses amis
Mais Bonjour bonsoir
Ils restaient quelque temps
Secouaient le camping car
Après ils foutaient le camp
Et puis j’ai percuté
Que le petit paquet
De vilains papiers sales
Qu’ils lui donnent à la fin
C’est son pain quotidien
Et mon Pedigree Pal
Alors je dis plus rien
JE SUIS LE CHIEN DE LA FILLE
ET LA FILLE JE L’AIME BIEN
JE SUIS PAS AMICAL
QUAND JE TROUVE QU’ON L’AIME MAL
LE CHIEN DE LA FILLE
ET J’AIME PAS QU’ON L’AIME TROP
C’EST ÇA MON BOULOT
JE SUIS LE CHIEN DE LA FILLE
BOULEVARD DES MARECHAUX
Ce qu’ils font là derrière
Ils appellent ça l’amour
L’amour je l’ai connu
C’était y a très longtemps
Et si je me souviens bien
c’était beaucoup plus grand
Pauvres humains
JE SUIS LE CHIEN DE LA FILLE
ET LA FILLE JE L’AIME BIEN
JE SUIS PAS AMICAL
QUAND JE TROUVE QU’ON L’AIME MAL
CHIEN DE LA FILLE
ET J’AIME PAS QU’ON L’AIME TROP
C’EST ÇA MON BOULOT
X2
JE SUIS LE CHIEN DE LA FILLE
BOULEVARD DES MARECHAUX
JE SUIS LE CHIEN DE LA FILLE
BOULEVARD DES MARECHAUX
CHIEN DE LA FILLE
Moi ma place
C’est le siège passager
04
DÉCORS
(Galiana)
Derrière
les fenêtres des ces tours il y a des bouches qui s’embrassent
D’autres
qui s’ennuient
Sous
les ventilos, les abat-jours, il y a des êtres qui s’enlacent
D’autres
qui se fuient
Des
caresses ou du manque d’amour
Des
plats qui réchauffent dans les fours
Les
habitudes, les solitudes
Sous
tous les plafonds aux alentours on sait les idées qui s’entassent
De
jour comme de nuit
Dans
les salles de bain ou les couloirs on sait les reflets dans les glaces
Les
insomnies
ET TOUJOURS, ENCORE
DES CORPS DANS
DES DÉCORS
Depuis
les balcons vers les nuages auprès des oiseaux qui s’envolent
Dans
chaque pays
D’entre
les cloisons des pavillons parfois une âme qui décolle
Là-bas
ou ici
La
lumière d’un monde volatile
Des
écrans qui crachent de l’inutile
Nos
servitudes, nos lassitudes
ET TOUJOURS,
ENCORE
DES CORPS DANS
DES DÉCORS
Des
corps en mouvement, défiant le temps
Au
creux des lits
Des
rêves d’enfants, des jeux de grands
Des
décors et puis…
Des
milliards de péquins
Des
nuées de destins
Dans
les quartiers chics ou les rizières, les H.L.M, les bords de plage
Derrière
toutes les portes de la terre il y a des fourmis de passage
ET TOUJOURS
TON CORPS
DANS MON DÉCOR
05
AUTOMNE ET PRINTEMPS
(Gosselin-Curtet-Marlat-Royer/Galiana)
Sa joue ridée à la fenêtre
D’une vieille maison de retraite
Elle contemple à l’automne
Les feuilles qui lentement tourbillonnent
Elle repense à ses racines
Aux frères que la nuit assassine
Et au milieu des
branches nues
S’accroche une feuille éperdue
ELLE EST SEULE
ET SE RACCROCHE AU
PASSE
ENTRE AUTOMNE ET
PRINTEMPS
A L’HIVER DE SA VIE
ELLE A ÉTÉ
ENTRE AUTOMNE ET
PRINTEMPS
A L’HIVER DE SA VIE
Elle repart aux origines
Quand elle n’était qu’une gamine
Quand les étoiles scintillaient
Un peu trop jaunes sur les gilets
ELLE EST SEULE
ET SE RACCROCHE AU PASSE
ENTRE AUTOMNE ET PRINTEMPS
A L’HIVER DE SA VIE
ELLE A ÉTÉ
ENTRE AUTOMNE ET PRINTEMPS
A L’HIVER DE SA VIE
Alors à la fin de l’automne
Quand le soleil en haut rayonne
Telle une feuille portée par le vent
Elle sera légère comme avant
Et pourra tomber
Elle aura été
06
LONG FLEUVE
(Galiana)
Je prends sous les pierres
De néant, deviens éphémère
Arrivée de nulle part
Comme je viens, je repars
Je prends sur la toile
Dans la tête d’un Chaplin, d’un Chagall
Je suis dure, je suis belle
Animale, végétale, matérielle
Qu’on me sauve, qu’on me gâche, qu’on me
menace
Sous-marine, aérienne, en surface
JE NE SUIS PAS UN LONG FLEUVE TRANQUILLE
EN PREMIERE, EN SECONDE, EN ENFER, SUR UN FIL
JE SUIS LÀ, PARTOUT
JE NE SUIS PAS UN LONG FLEUVE TRANQUILLE
EN PREMIERE, EN SECONDE, EN ENFER, SUR UN FIL
JE SUIS L’UNE OU L’AUTRE D’ENTRE VOUS ET LE
TOUT
Je prends dans un ventre
De néant, deviens l’épicentre
Qu’on me donne, je suis reine
Qu’on me perde, et je deviens chienne
Je prends sous la mine
Dans la tête d’un Dylan, d’un Céline
Qu’on m’agite je suis trouble
Clandestine et soudain je vois double
Par les deux bouts, qu’on me brûle, qu’on me
menace
Souterraine, aérienne, en surface
JE NE SUIS PAS UN LONG FLEUVE TRANQUILLE
EN PREMIERE, EN SECONDE, EN ENFER, SUR UN FIL
JE SUIS LÀ, PARTOUT
JE NE SUIS PAS UN LONG FLEUVE TRANQUILLE
EN PREMIERE, EN SECONDE, EN ENFER, SUR UN FIL
JE SUIS L’UNE OU L’AUTRE D’ENTRE VOUS ET LE TOUT
Vertueuse, monacale
Solitaire, conjugale
Luxueuse, austère
Bourgeoise, ouvrière
Romantique, familiale
Inventée, théâtrale
Sédentaire, sexuelle
Sacrifiée sur l’autel
Je prends sous les pierres
De néant, deviens éphémère
Arrivée de nulle part
Comme je viens, je repars
JE NE SUIS PAS UN LONG FLEUVE TRANQUILLE
EN PREMIERE, EN SECONDE, EN ENFER, SUR UN FIL
JE SUIS L’UNE OU L’AUTRE D’ENTRE VOUS ET LE TOUT
JE NE SUIS PAS UN LONG FLEUVE TRANQUILLE
LONG FLEUVE
07
AU BAR DES ASSASSINS
(Galiana)
J’ai tué Abel, j’ai tué 2Pac
J’ai tué Luther King et moi Henri IV
J’ai tué Cassidy, j’ai planté Marat
J’ai tué Jaures et moi Che Guevara
J’ai eu Kennedy, j’ai flingué Lincoln
Moi j’ai tué mon père,
César en personne
AU BAR DES ASSASSINS
ON PARLE DE TOUT, ON PARLE DE RIEN
AU BAR, ON SE SOUVIENT
AUTOUR D’UN VERRE AU BAR DES ASSASSINS
J’ai buté Butto, j’ai suicidé Monroe
J’ai manqué Reagan et moi Harry Truman
J’ai fumé Gandhi, j’ai flingué Lennon
Moi j’ai tué mon fils,
Marvin en personne
AU BAR DES ASSASSINS
ON PARLE DE TOUT, ON PARLE DE RIEN
AU BAR, ON SE SOUVIENT
AUTOUR D’UN VERRE
AU BAR DES ASSASSINS
ON PARLE DE TOUT, ON PARLE DE RIEN
AU BAR, ON SE SOUVIENT
AUTOUR D’UN VERRE AU BAR DES ASSASSINS
J’ai tué Daniel Pearl, j’ai tué Dianne Fossey
Moi j’ai tué Sharon Tate
Et moi Gianni Versace
Pour l’honneur, par amour
Pure folie, pour la cause
Moi j’ai liquidé
l’ennui
J’ai mis un terme à
nos nuits
La source s’était
tarie
Et tu te tues à me
dire
Tu te tues à me
l’écrire
Tu n'sais plus qui je
suis
Je t’ai tué, tué quand
je suis parti
AU BAR DES ASSASSINS
AU BAR DES ASSASSINS
DES
HOMMES ET DES FLEURS
(Galiana)
Là,
il y avait des hommes, il y avait des fleurs, il y avait la terre
Là,
on avait de l’eau, on avait de l’or et de la lumière
Je suis la dernière fleur qui ait survécu
Moi le dernier homme, tout l’monde a disparu
Nous fûmes les témoins de la dernière heure
DES FLEURS ET DES HOMMES
DES HOMMES ET DES FLEURS
L’homme
était toujours à l’affût, toujours à la chasse, toujours à la guerre
La
fleur toujours au soleil, toujours à sa place, toujours à la terre
Je suis la dernière, celle qui a tout vu
Je suis le dernier homme et je suis perdu
Nous fûmes les témoins de la dernière heure
DES FLEURS ET DES HOMMES
DES HOMMES ET DES FLEURS
DES FLEURS ET DES HOMMES
DES HOMMES ET DES FLEURS
Là,
on aura du calme, on aura du vide et de la poussière
Là,
il n’y aura plus d’armes, plus un homicide, plus une prière
Je serai la dernière au temps suspendu
Je serai le dernier puis je n’serai plus
Nous serons les gardiens d’un ancien bonheur
DES FLEURS ET DES HOMMES
DES HOMMES ET DES FLEURS
DES FLEURS ET DES HOMMES
DES HOMMES ET DES FLEURS
Là,
il y avait l’amour, il y avait des sœurs, il y avait des frères
MAHATMA
(Galiana)
Il reste de marbre
En regardant les plaines
Les plaines d’Abraham
Sous les feuilles d’un arbre
Inondé par le ciel…
GANDHI EST LÀ
GANDHI VEILLE
MAHATMA POSE
EN PLEIN SOLEIL
Il reste immobile
En regardant les gens
Les humains qui défilent
Sous les feuilles de l’arbre
Caressé par le vent
GANDHI EST LÀ
GANDHI VEILLE
MAHATMA POSE
EN PLEIN SOLEIL
x2
Et moi je suis devant
Comme devant le miroir
De ses paroles fécondes
Soyez le changement
Que vous souhaitez voir
Dans le monde
GANDHI EST LÀ
GANDHI VEILLE
MAHATMA POSE
EN PLEIN SOLEIL
Demain
je change
Demain
le Gange
Demain
l’amour
10
MADE IN MADNESS
(Galiana)
Perles de sueur tombées de Chine
Il pleut sur la muraille
A la chaine
A l’usine
Pour celui qui peine
Pour celle qui trime
Perles de sueur à New Delhi
Au pied du Taj Mahal
Par où ça mène ?
A quoi ça rime ?
Pour celui qui peine
Pour celle qui trime
Made in madness
Made in madness
Casser des briques
Tisser des fils
Coudre des manches au Bangladesh
Plonger de nuit
Dans l’eau du Nil
Remonter des filets de pêche
Made in madness
Made in madness
Perles de sueur tombées du front
Sur les petites mains qui s’échinent
A la chaine
A la mine
Pour celui qui peine
Pour celle qui trime
Par où ça mène ?
A quoi ça rime ?
Pour celui qui peine
Pour celle qui trime
Made in madness
Made in madness